ARCADE FIRE

Funeral

Neon Bible

The Suburbs

Reflektor

ARCADE FIRE
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Reflektor

Rock

Chronique publiée en Septembre 2020

Après une série retentissante de 3 albums tous monstrueux, Arcade Fire revient pour un 4ème opus singulièrement attendu... Et il faut bien dire que c'est une nouvelle démonstration... La régularité du travail d'orfèvre est tout simplement bluffante... Composer 4 albums aussi exceptionnels et modernes les uns à la suite des autres montrent l’incroyable qualité de ce groupe qui sait se renouveler tout en gardant son génie.
(... Sauf que malheureusement l’album suivant, "Everything Now" est pour moi une grande déception...).

Car oui le groupe se renouvelle, s’amuse, mélange les genres (ici le Disco au Rock), expérimente... Tout en gardant son côté baroque grandiose qui en fait tout le charme.

Pour autant, le format double CD ici proposé est probablement un peu long. Un condensé aurait pu mieux fonctionner car certains titres, qui restent bons, fonctionnent plus comme des transitions d’un moindre niveau... Mais là où ça se complique, c’est qu’en lisant les critiques, les gens sont partagés et ne désigne pas la même liste de ces titres là :

• Chez Forces Parallèles : Flashbulb Eyes, Here Comes the Night Time I et II, Awful Sound, Porno
• Chez XSilence : You Already Know, Joan Of Arc, Porno

Comme quoi le mieux quand on aime un artiste est décidément de tout écouter pour se forger sa propre opinion qui peut bien sûr être très différente de celle des autres... Ma propre vision de ces titres un peu subsidiaires est :

• Flashbulb Eyes, Here Comes the Night Time I et II, You Already Know, It's never over (Oh Orpheus)", Porno.

Reste que pour moi ces titres s’inscrivent bien dans les 2 CD. Ils ne dénaturent rien, ils accompagnent le contenu général.
Et, Oui, je reviens régulièrement écouter l’intégralité de ce disque, aucun doute... Et c’est bien ça la marque d’un grand album !

Le son d’Arcade Fire est donc ici teinté de "Disco". Des sonorités plus "Old School" et des touches électroniques 70-80ties apparaissent. Le tout s’assemble selon la marque de fabrique du groupe : avec un brillant collectif habilement construit, une musicalité agrémentée de changements de rythme impressionnants et d’envolées magistrales.

Le 1er morceau, "Reflektor", est tout simplement énorme. Le groupe tourne à plein régime selon le schéma décrit ci-dessus. L’intro m'a surpris au début, pas forcément dans le bon sens en particulier quand on vient des albums précédents.... Mais après quelques écoutes, elle s'intègre parfaitement à la chanson et à l’ambiance de l’album. Premier changement de rythme vers 2 min 40 sec où elle prend une autre dimension et nous montre comment elle va désormais remplir l'espace. Ce n’est plus nous qui écoutons de la musique, c’est la chanson qui nous impose sa loi. Elle entame véritablement son final vers 4 min 40 sec. Elle s’amuse avec force : voix baladeuses puis qui décollent, batterie annonciatrice puis percutante, synthé envouteur puis fédérateur... Une conclusion grandiose...

"We exist" est exactement dans la lignée. L’embuscade débute véritablement vers 2 min 23 sec. Comme sur "Reflektor", plusieurs couches se mêlent et s'imbriquent en puissante harmonie. Les codes sont les mêmes et c’est une 2ème démonstration.

Lourd succès, "Normal Person" assure le retour en force du Rock Noisy qui cogne grave mais qui n'oublie pas de se diversifier. Les voix s’assemblent avec les rythmes. Ça n’écrase pas, car la création reste limpide, mais ça éclate et ça nous laisse jouissivement un peu assommé.

Le 1er CD se clôture sur le réussi "Joan of Arc". Le thème du morceau s’y prête : le groupe développe ici une musique rock-mystique avec beaucoup d’envergure.

Le 2ème CD, passé son intro quasi inutile, débute par le splendide "Awful Sound (Oh Eurydice)". Une puissante mélodie presque poétique qui nous accompagne pendant 6 minutes d'admiration. Ça me fait sourire tellement c’est imparable. Un grand moment.

L’album se termine par le séduisant "Afterlife", chaloupé, entraînant, fluide, puis par "Supersymmetry", une conclusion tout en en finesse comme un écho final à un disque atypique, varié et novateur.
Rq : également quelques longues minutes de silence final que pas mal d'artistes semblent apprécier (parfois en "cachant" qqc à la fin) mais dont je ne vois pas l'intérêt.

Ce disque possède un charme indéniable. Arcade Fire, en alignant un 4eme grand album, fait très très fort.
C’est vraiment un, sinon Le grand groupe Rock de notre époque, fusionnant les genres, capable de composer sur la durée des morceaux créatifs, impactants et imparables...

TRACK LIST

CD1

• 1. Reflektor
• 2. We Exist
• 3. Flashbulb Eyes
• 4. Here Comes the Night Time
• 5. Normal Person
• 6. You Already Know
• 7. Joan of Arc

CD2

• 1. Here Comes the Night Time II
• 2. Awful Sound (Oh Eurydice)
• 3. It's Never Over (Oh Orpheus)
• 4. Porno
• 5. Afterlife
• 6. Supersymmetry