PIXIES

3,5 étoilesSurfer Rosa
4,5 étoilesDoolittle
4,5 étoilesBossanova
4 étoilesTrompe Le Monde
3,5 étoilesBeneath the Eyrie

PIXIES
-
Bossanova

4,5 étoiles
PIXIES - Bossanova

Rock

Chronique publiée en Décembre 2024


Bon... Autant y aller Cash d'entrée de jeu : « Bossanova », c'est tout simplement mon album préféré des Pixies...
Au sein de leur riche discographie, certains préféreront probablement le hurlement primaire de « Surfer Rosa », d'autres la rage classieuse de « Doolittle », d'autres encore le Punk rugueux de « Trompe le Monde »... Et dans toutes ces options, il n'y a QUE des putains de bons choix... Mais pour moi, « Bossanova » reste le meilleur : écoute après écoute, il est progressivement devenu le 'number one' incontestable...
Et pourtant, non, il n'a pas tous les hymnes de référence de ses prédécesseurs... Du coup, lors des premières auditions, c'est vrai qu'il paraît moins accrocheur... Mais son truc à lui, c'est justement qu'il se révèle sur le long terme. La variété et la qualité des morceaux sont géniales, l'assemblage des titres l'est tout autant... et puis, il n'a aucun point faible ! Tout ceci crée un recueil énorme et super cohérent... un mégalithe dans lequel on se plonge en entier avec un plaisir tel qu'on ne peut jamais en ressortir...
Dit autrement, si je me prends à l'improviste un petit moment de pur plaisir pour m'enfouir dans l'univers des Pixies, alors aucun doute, c'est « Bossanova » qui s'impose, comme une évidence...

Ici, tout commence avec "Cecilia Ann", une superbe reprise de Surf Rock, complètement transcendée pour l'occasion... Un point de départ idéal pour un disque de légende...
Quand ce son-là déboule sur les enceintes, alors, on sait... on sait qu'on se sent partir... on y va tout droit, et on n'en sortira plus... Ciao à tous et rendez-vous dans 40 min ! Rien ni personne ne pourra plus nous extraire de ce disque monumental...
Et dans la foulée, gare aux oreilles curieuses mais pas suffisamment averties : "Rock Music" éclate à son tour ! Black Francis éructe comme jamais (enfin... Si en fait... C'est qu'il éructe à profusion, le bougre), grandiose dans sa furia et créant une boule de nerfs aliénée à l'exaltation totalement concentrée...
Ouaaaahhhh... Eh Ouais... La double baffe, d'entrée ! Et déjà, difficile de s'en remettre... D'ailleurs en fin d'album, on aura droit à un écho de ce "Rock Music" avec "Hang Wire", allusion probable à la frontière du 'no man's land' entre deux tranchées, et plus généralement à l'absurdité de la guerre... Une piste qui s'occupera au passage de planter le titre de l'album...

Seulement voilà, revenons vers le début car « Bossanova » continue à se déployer...
Petit joyau traditionnel des Pixies, "Velouria" se lance à son tour avec bonheur... et amène avec lui toute la patte et la magie d'un groupe d'exception. Une compo au top, mélodique et poussée... comme une petite offrande dédicacée et glissée là, à notre attention...
"Allison" enchaine, plus exaltée et toujours aussi en verve, avec un clin d'œil assumé au thème de l'espace qui fascine toujours autant Frank Black...

Bon... Mais... Il ne faudrait pas non plus oublier le Groove... Le Groove de Feu ! "Is She Weird" inaugure ce type de passages, suivi plus tard (et entre autres) de "Ana", ou encore de "All Over The World".
Alors bien sûr, on perçoit immédiatement ce sens du rythme flagrant et incontestable... mais ce n'est pas tout : ce qui est fantastique, c'est que tout l'ensemble est transfiguré à la sauce Pixies, lesquels alignent comme des perles les instants originaux, lumineux et percutants !
Petit focus obligatoire sur "All Over The World", en fait assez caractéristique du savoir-faire du groupe : la p'tite ritournelle qui va bien, la guitare qui t'électrise comme il faut, la basse qui se promène, le groupe qui te cartonne le tout par touche ponctuelle... Et... Surtout... Le final ! Le final grandiose, avec son côté angoissant, entre ces voix robotisées et cette nouvelle association guitare - basse qui marche vraiment à merveille... Une conclusion admirable, mais sans verser non plus dans le 'too much'... Histoire de garder le pied constamment vissé à l'étrier...

Basculons enfin vers la fin de cet opus, avec une escale par "The Happening"... Et une pensée obligatoire pour Kim Deal qui avec ses choeurs, et surtout sa basse magique, élève tout le morceau au firmament... Respect ! Voilà, encore une petite fulgurance, une de plus, qui a en prime le mérite de préparer la fin du disque...

On va donc conclure... À regret... Mais il faut malheureusement bien que ça se termine. Alors, c'est le couple "Stormy Weather" et "Havalina" qui s'y colle...
Le premier est parfaitement loufoquo-absurde... Il réussit quand même l'exploit de ne répéter qu'une unique phrase à l'infini, tout en affichant un côté jouissif franchement surprenant. En plus, ça fonctionne Nickel, c'est quand même magnifique ! Eh ben... Je vous l'affirme moi aussi : Oui, le temps est à la tempête... à l'ouragan même... J'espère que vous vous êtes bien accrochés et que vous avez pleinement profité de la déferlante pendant tout l'album !
Et puis, "Havalina"... Dernière joyeuseté... qui évolue à travers la brise des plaines de Sedona, en Arizona... La conclusion qui s'imposait, entre étrange curiosité, atmosphère éclairée et harmonie rayonnante...

« Bossanova »... Leur Meilleur... À jamais...

TRACK LIST

  • 01. Cecilia Ann
  • 02. Rock Music
  • 03. Velouria
  • 04. Allison
  • 05. Is She Weird
  • 06. Ana
  • 07. All Over The World
  • 08. Dig For Fire
  • 09. Down To The Well
  • 10. The Happening
  • 11. Blown Away
  • 12. Hang Wire
  • 13. Stormy Weather
  • 14. Havalina