The Velvet Underground and Nico
The Velvet UndergroundThe VELVET UNDERGROUND
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Loaded
Art Pop-Rock
Chronique publiée en Mars 2022
1970... Lorsque « Loaded » sort, il est déjà le 4eme album du Velvet Underground en 4 ans de carrière... Il sera finalement également le dernier (si on excepte « Squeeze » où la composition du groupe n'avait plus rien à voir avec celle d'origine...)
L'album avait une approche résolument plus commerciale et accessible. Il était censé pouvoir enfin apporter le succès en étant rempli de singles potentiels... Il s'est soldé par un échec à sa sortie... Mais comme tous les disques du Velvet, il est désormais passé au panthéon de la Musique...
Et effectivement, pour revenir sur l'approche, il n'y a pas vraiment ici de choc sonore ou de composition extravagante. Dès la première écoute, on se rend compte qu'on est clairement sur un autre terrain que l'album des débuts. Tout sonne bien, immédiatement... Et, bien sûr, on sent la patte du maître... Lou Reed a tout composé... Mais Doug Yule cherche à gagner de l'influence : il chantera notamment sur une partie des titres... Le futur montrera néanmoins une carrière éblouissante pour le premier, et en grande partie anonyme pour le second...
"Who Loves The Sun" ouvre le bal... La chanson est devenue un classique... Elle illustre parfaitement ce qui va venir dans tout l'album. Morceau très propre, mélodie accrocheuse, guitare naturelle sans saturation, accords justes... Une composition intemporelle...
Dans la foulée, on a droit à deux immortels du groupe : "Sweet Jane" et "Rock and Roll".
"Sweet Jane" sonne plus comme le Velvet des débuts, mais sans pousser à l'excès, toujours probablement dans le but de chercher une plus grande diffusion.
"Rock and Roll" enchaine dans la même veine ("Head Held High" lui fera écho dans la deuxième partie du disque). Enchaine, c'est le mot... L'album est un véritable concentré de petites pépites qui s'alignent à un rythme littéralement déconcertant...
Le parcours se pave également de cette capacité géniale à faire correspondre la musique avec une situation donnée... On profite ici de "Lonesome Cowboy Bill" avec son Far West déjanté, doublé d'un passage d'anthologie... Et de "Cool It Down" sur une thématique de lever le pied, pour des raisons que je vous laisse imaginer, avec son faux rythme de déhanché erratique...
Et puis... Au beau milieu de tout ça... Surgit... "New Age"... Ma préférée du disque...
Franchement, elle a de quoi passer inaperçue lors d'une première écoute... Et puis de nouveau lors de la deuxième écoute... Et puis, au bout d'un moment, on a la révélation : « Putain, mais LÀ... Ce passage... est magnifique en fait... C'est sur quelle chanson déjà ? »...
Alors, à force de la connaître, quand elle arrive, on s'incline... On remarque son intro minimaliste... On sait que le morceau va grandir... Il semble hésiter parfois, mais on voit qu'il se fraye un chemin vers l'avant et qu'il dessine en fait son canevas pour la suite : une dernière partie de transe chamanique qui inonde la pièce... Une merveilleuse petite fulgurance finalement rendue possible par son intro d'apparence anodine... Du Grand Art !
"Oh Sweet Nuthin'" vient clore le disque dans ce qui restera donc le testament du groupe. Plus longue (Enfin ! Elle le méritait bien !), elle se développe lentement dans une atmosphère apaisée qui gagne en tension... Avec une énergie croissante mais qui garde la subtilité faisant le charme de tout l'album...
C'est une sorte de synthèse de tous les points forts de ce dernier opus du Velvet, Velvet qui assure ici une grande partition collective, pour délivrer une réussite majeure...
On ne peut que remercier Andy Wahrol d'avoir eu cette révélation visionnaire et d'avoir permis l'éclosion de cette série de recueils musicaux, aujourd'hui tous entrés au firmament de la Musique... C'est incroyable de se dire que les Velvet Underground n'ont eu aucun succès à l'époque, alors que leurs disques font aujourd'hui partie, à raison, d'innombrables listes de meilleurs albums de tous les temps.
Juste après la sortie de « Loaded », Lou Reed quitte le groupe (qui ne s'en remettra pas), et se met en route vers une carrière solo exceptionnelle (reconnue cette fois-ci).
L'aventure se conclut donc pour le Velvet sur une note superbe, un plaisir à réécouter sans cesse... Un dernier classique ayant influencé un nombre invraisemblable d'artistes en tout genre...
TRACK LIST
- 01. Who Loves the Sun
- 02. Sweet Jane
- 03. Rock and Roll
- 04. Cool It Down
- 05. New Age
- 06. Head Held High
- 07. Lonesome Cowboy Bill
- 08. I Found a Reason
- 09. Train Round the Bend
- 10. Oh! Sweet Nuthin'