AC/DC… Immense Groupe… qui fait ses débuts dans les années 1970 lors de la vague musicale ayant popularisé le Hard Rock, à côté d’autres musicos passés eux aussi à la postérité, dont les géniaux précurseurs de Led Zeppelin...
A vrai dire, je fais partie de ceux qui ne considèrent pas vraiment AC/DC comme du Hard Rock, mais plutôt comme un « Hard Blues », ou un Rock 'N 'Roll bien appuyé… Et surtout je suis un grand fan de la première heure, déjà du temps où j’étais gamin…
Malgré ça, je trouve que chroniquer les albums d’AC/DC n’est souvent pas facile. Bien sûr, certains disques sont monstrueux et occupent une place de choix au panthéon du Rock… Mais voilà, beaucoup d’autres sont très inégaux.
On se retrouve alors avec des morceaux de feu… qui sont mélangés avec beaucoup de remplissage (parfois au moins la moitié de l’album)… Alors forcément, ça interroge sur la valeur globale des disques en question…
A mon grand regret, dans bien des cas, je trouve que ce groupe se prête finalement mieux à la playlist qu’à écouter leurs propositions complètes…
Du coup, je choisis de ne retenir sur ce site que les albums jugés essentiels, et de reverser, parfois à contre-cœur, le reste dans la section des disques absents… On verra si l’avenir me fait changer d’avis sur certains d’entre eux, car franchement, parfois : c’est tangent… Citons quelques chansons monstrueuses qui se retrouvent logées dans les disques absents : "For Those About to Rock (We Salute You) ", "Two’s Up", "Thunderstruck", "The Razors Edge", et tant d’autres…
En particulier, les derniers albums ne sont jamais mauvais et contiennent tous de grands titres. On peut voir sur le net que les avis sont très partagés sur ceux d’entre eux qui sortent vraiment du lot. Dans mon cas il s’agit de « BallBreaker », et je vais donc laisser de côté, en tout cas pour le moment, « The Razors Edge », « Stiff Upper Lip », « Black Ice » et « Rock Or Bust »… Mais chacun aura un avis différent… Et la découverte de tous ces opus est bien recommandée…
En tout cas : un immense respect pour l’ensemble de leur carrière !
L’album "Ballbreaker", sorti en 1995, a ceci de très particulier qu’il marque le retour du batteur historique, Phil Rudd… Et ça se sent ! On est de nouveau sur le meilleur son du groupe, ce Blues Rock appuyé et inspiré… Tout le contraire de certains morceaux du précédent opus, « The Razors Edge », qui n’avaient parfois ni queue ni tête (surtout à la fin de l’album, car le début, lui, vaut son pesant d’or).
Et on retrouve effectivement le métronome… Ce batteur d’une précision diabolique… Pas spectaculaire, non… Mais terriblement efficace… Et son "Poum Tchak" qui n’arrête pas… Je trouve qu’ici en particulier, ça fonctionne à la perfection sur tous les titres… "Poum Tchak", "Poum Tchak", "Poum Tchak"…
On tient donc ici AC/DC au grand complet, si on met de côté Bon Scott (RIP), bien sûr, remplacé depuis "Back In Black" par Brian Johnson… Et on tombe sur cette sorcellerie dans le son qui va imprégner toute la galette, pour la première fois depuis bien longtemps…
L’album est assez nettement séparé en deux parties, la première étant clairement supérieure à la seconde.
Commençons par la deuxième section : on y trouve des morceaux de qualité bonne à moyenne, mais en général en retrait de ce qu’on peut déguster en début de disque.
"Hail Cesar", "Love Bomb" ou "Caught With Your Pants Down" en sont les exemples typiques. C’est pas mauvais… A certains moments c’est même très accrocheur… Mais on ne peut pas dire non plus que ce soit transcendant… La dernière citée étant pour moi du remplissage…
Tout à la fin, "Ballbreaker", la grande casseuse de burnes, clôture les hostilités… Avec son riff et sa puissance d’engin de chantier. Efficace, oui !… Génial ? Quand même pas !
On a par contre "Whiskey On The Rocks" qui se démarque. Sur un thème toujours fédérateur… Avec un petit air bien à lui, particulier, plus lent, presque sournois, comme le dernier verre qui n’arrête pas de devenir l’avant dernier… Celui-là, c’est du bon !
Il est quand même assez clair que cette deuxième partie aurait mérité d’être un peu condensée. Franchement, ça s’écoute, on ressent l’entente du groupe, « Poum Tchak » assure, certains passages font un bien fou… Mais c’est pas non plus l’extase qui vous retourne les tripes…
Quant au début de l’album… Alors là… C’est l’alchimie retrouvée qui se matérialise dans toute sa splendeur… Avec une grosse qualité de composition.
Côté paroles, comme toujours, disons que ça transpire le paillard et que ça peut difficilement aller plus droit au but…
Côté musique : Ça Déchire.
L’ouverture "Hard as a Rock" est méchamment bien ficelée. Un riff clair, un air qui fait immédiatement plaisir, un solo de guitare super bien intégré, « Poum Tchak » qui boulonne le tout… On est parti pour s’éclater !
Dans la foulée, "Cover You in Oil" est pour moi (ça va peut-être surprendre) l’archétype de la chanson d’AC/DC qui cartonne. Rock Blues pêchu, les deux guitares qui s’amusent, serpentent, s’associent, se dissocient… Et Brian Jonhson à la manœuvre au chant. C’est communicatif, on se retrouve forcément à taper du pied pour participer à une recette qui restera immortelle : l’héritage d’Angus Young et Malcom Young…
Eh Oui… Mais… Un grand album a souvent besoin d’un coup de génie… D’un truc énorme… Transcendant… Intemporel… Et ce brûlot démoniaque, ce coup-là, c’est "The Furor". Avec une intro gigantesque, à consonnance aigüe assez inhabituel pour le groupe… Et un accompagnement et des percussions qui vous explosent à la gueule, dans une construction à vous faire frissonner, avec les poils qui se hérissent tandis que l’énorme collectif emmène le refrain sur un terrain mystique et angoissant… Sur le final, les petites variations sur fond de furie parachèvent ce moment de grande classe de Rock…
Enfin, "Boogie Man", "The Honey Roll", et le remarquable "Burnin' Alive" donnent définitivement à cette première moitié de disque un aura bien compact et regroupé tel qu'on ne l'avait pas vu chez le groupe depuis « Back in Black »...
C'est Top, c'est impeccable, ça mouline du gros, gros morceau en rafale... En clair, ça envoie grave…
« Ballbreaker » : un très bel album, qui s’écoute de bout en bout sans problème, même si sa première partie se détache… Clairement, pour moi, c’est le meilleur depuis « Back in Black »… Avec comme par hasard une composition de groupe revenue exactement à l’identique… Tout un symbole… La bande de potes a fini par se rejoindre et lâche l’essentiel du son d’AC/DC : brut, sans fioriture, avec d’habiles jeux de guitares et avec des éclairs de génie mémorables…
Un son qu’il est d’ailleurs étonnant de vivre en concert, tellement leurs performances Live sont impressionnantes…