VAN DER GRAAF GENERATOR

4 étoilesThe Least We Can Do Is Wave To Each Other
3,5 étoilesH to He, Who Am the Only One
3,5 étoilesPawn Hearts
4,5 étoilesGodbluff
5 étoilesStill Life
3 étoilesWorld Record

VAN DER GRAAF GENERATOR
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The Least We Can Do Is Wave To Each Other

4 étoiles
VAN DER GRAAF GENERATOR - The Least We Can Do Is Wave To Each Other

Rock Progressif

Chronique publiée en Décembre 2022


Les années 70 fourmillent de propositions dans le style alors relativement récent (et génial !) du Rock Progressif... Et au milieu de cette fusion créative, Van Der Graaf Generator propose en 1970 son deuxième album, « The Least We Can Do Is Wave To Each Other ».
A ce moment-là, le groupe n'a pas encore totalement stabilisé son Line-Up... Leur guitariste est encore présent, mais c'est surtout l'apparition de David Jackson (instruments à vent divers et variés) qui va s'avérer capitale pour la suite de leur carrière. L'apport de Jackson, ainsi que son association en symbiose avec le leader Peter Hammill et le reste du groupe, constituera un élément essentiel de l'originalité et de la singularité des différentes compositions à venir.

Ce deuxième disque connaîtra son petit succès, notamment en Italie... Un succès logique pour un opus assez musical et en tout cas beaucoup moins torturé que certains volumes qui paraitront dans la foulée...
En revanche, au cours de son histoire, le groupe restera finalement relativement confidentiel et méconnu du grand public... Une injustice totale...

Ici, l'ensemble de l'album est de qualité, avec par contre un passage un peu plus faible sur "Whatever Would Robert Have Said" et "Out Of My Book". Le premier s'insère tout de même de manière cohérente dans le disque, avec des moments intéressants, surtout sur sa fin... Mais ce n'est pas non plus un très grand morceau. Le phrasé de Peter Hammill en ressort parfois assez forcé, sans que ça apporte énormément... On est en fait plutôt sur la préparation du morceau de conclusion "After The Flood"...
Quant à "Out Of My Book", c'est l'accalmie de rigueur... Le cessez-le-feu... Il se fait un peu l'écho de "Refugees", sans toutefois l'égaler... Le contraste est néanmoins marquant par rapport à la noirceur générale de l'album : on est là sur une phase très apaisée, très limpide, avec une pointe d'hésitation... Tout en gardant un très beau travail d'équipe...

Le début du disque est, lui, grandiose. "Darkness (11/11)", très représentatif de l'atmosphère générale, engage les hostilités... On comprend immédiatement que la suite s'annonce créative... et... très sombre ! Tous les ingrédients du Générateur sont réunis : orgue, saxo, percussions, sans oublier la voix très poussée de leur mythique chanteur. Après un instant remarquablement théatral en son milieu, l'intense final se laisse mener par un solo de saxo volontairement poussé à la distorsion pour en accentuer les ombres et la puissance...

Puis, vient "Refugees", qui est encore aujourd'hui un de leurs plus grands classiques. C'est le must de l'album. A vrai dire, on ne se rend compte de l'extraordinaire beauté de la composition qu'après quelques écoutes... Une composition qui confère au disque un charme véritablement ravageur...
Il s'agit d'une fantastique balade sur le thème très grave de réfugiés tentant d'atteindre l'occident.
Le travail de Jackson est superbe, tout en s'inscrivant comme d'habitude au sein d'une merveilleuse production collective.
On atteint sur ce morceau un lyrisme d'une très grande classe et d'une absolue légéreté. La voix très pure d'Hammill (qui décidèment sait tout faire) se mèle à l'orgue et à la flûte en créant une tension musicale d'une rare intensité, avec un résultat bouleversant... Les choeurs parachèvent le côté poignant de la chanson qui parvient à son terme dans une ambiance saisissante, à la recherche éperdue de "Mike and Susy"... (Je ne pense pas qu'on sache qui ils sont exactement... Plutôt des amis anonymes devenus le symbole de l'Ouest...)

"White Hammer" enchaîne, sur le sujet pesant de l'inquisition... Une première partie autour du leader, en maître d'oeuvre, avec une alternance de passages calmes et énervés... Jusqu'à ce qu'orgue, batterie et saxo fusionnent progressivement pour converger sur un final dantesque et écrasant. Ce dernier rugissement, étouffant et oppressant, achève de nous terrasser définitivement par sa force accablante et son atmopshère irrespirable...

Enfin, en épilogue, "After The Flood" est un peu le précurser de bien des morceaux à venir de Van Der Graaf Generator. Une longue piste, aux accents mélodiques imparables mais aussi aux passages chaotiques déconcertants... Elle nécessite de bien s'y habituer, de bien se l'approprier, pour que l'oreille passe du statut d'agressée à celui d'attentive !
C'est toute la science créative du groupe qui s'expose... Finalement, un Hammill habité émergera de l'obscurité pour féderer le tout dans l'harmonie... Avant d'aboutir sur une très belle dernière partie instrumentale...

« The Least We Wan Do Is Wave To Each Other » est un album de choix dans la discographie de VDGG. C'est une bonne manière d'initier la découverte du groupe... Même si celui-ci fera par la suite bien plus fort, plus radical, plus tourmenté... Plus... Tout...

TRACK LIST

  • 01. Darkness (11/11)
  • 02. Refugees
  • 03. White Hammer
  • 04. Whatever Would Robert Have Said?
  • 05. Out of My Book
  • 06. After the Flood